Arthur Rimbaud mourut le 10 Novembre 1891. Un siècle plus tard, alors que je vivais à Cuba réprimée, mon pays d'origine biologique, j'ai écrit deux poèmes en sa mémoire. Ce poème, un lien poétique qui apparait dans mon livre « Amen », que certains clergés catholiques cubains en confrérie avec la tyrannie ont fait disparaitre à Paris et à La Havane, apparaitra dans un livre de poèmes l'année prochaine.
Malheureusement, les régimes totalitaires sont tous des élitistes et des exclusivistes, autrement ma poésie chargée de didactisme, un lien avec le passé, prônant un monde différent, aurait déjà été lue.
Et la poésie de Rimbaud aurait été connue avant sa mort. Et avec ses poèmes Liens, j'ajoute ma Rose Rouge, comme partie de mon tribut à la mémoire de Rimbaud
Lien
Le soleil des hespérides
Et vers le soir d'un jour d'été
Reste encore l'élan d'amour
Prêt à trouver un nouveau jour
Unissant plus fort nos aimés.
Mais comme ils oublient
Enivrés par l'odeur intime
De cette violence sans crime
La souffrance secrète d'autrui!
Et là, dans le chantier immense,
Le Soleil des Hespérides
Brûlant les visages humides
De ces hommes qui pensent
Quelque part, même par ailleurs,
D'autres ouvriers sans soleil,
En rêvent d'un autre, tout meilleur,
Plus doré, plus grand, tout vermeil.
O, seigneurs de pure énergie
Qui pleurent de l'amour humain,
Malgré la force dans vos mains
Combien en offre sa poésie;
Et combien son âme de poète,
N'existant plus son corps,
Respire et vit en volant encore
Doucement et libre comme alouette!
Et pour les amants sans sommeil
Mêlant leur corps, sa pensé,
Avec l'eau vitale des bergers,
Et pour qui si tôt le jour se réveille!
Dignes couleurs
La couleur de mon drapeau,
Blanrougebleu, tel le tien,
Toile d'histoire et sacré lien,
Que poètes que toi, Rrimbaud
_Par l'éternelle poésie,
Pleine d'amour et de vie,
Qui l'entourage rend beau_
Renforcent et subliment,
Nous unissant comme la mer
A l'égard de ses terres,
Comme notre Soleil là-haut
Retenant ses étoiles,
Comme, et grâce au vent, les voiles
Rapprochant au large tout bateau,
Comme ces jolies rimes
Embellissant les vers
De ce poème, ta pensée claire
Et bien sage, qu'un matin,
Ton cœur bon et serein,
Tu as chanté, et pour toi,
Poète ami, poète juste,
Et pour qui vit sans joie
Dans ce monde à tous, mais injuste,
Comme pour les charmants charpentiers
Qui s'agitent encore inquiets
Et aspergent la mer majestueuse
De leur sang sans couleur,
Se mêlant à l'eau généreuse,
Est symbole d'intelligence,
D'haleine profonde et de vie,
De gloire et d'indépendance,
D'amour et de paix, de poésie.
Et cette couleur blanrougebleue,
Comme voilà ta poésie
Et celle de Roland et d'autres:
Racine, Marti, apollinaire,
Dario, Nerval, De Vega,
Aragon, Lorca, Baudelaire,
Machado, Musset, Eluard,
Valérie, Lamartine, Hugo,
Mallarmé, Guillen et Ronsard
Et d'autre: Corneille et Marot,
Vigny, Figueredo, Lezama,
Birnes, Cocteau, La Fontaine,
Kahn, Goethe, Avellaneda,
Molière et ton ami Verlaine,
Supervieille, Molinet et d'autres,
Qui nous réjouissent de tant de mots
Si frais, tous poètes nôtres,
Qui nous rapprochent sous les drapeaux;
Et les ouvriers tous heureux,
Leur force en paix
Comme sous l'eau-de-vie,
Sans être sujet
D'aucun tyran, clergé ni roi
Leur cœur palpitant de joie
Et l'âme pleine de poésie,
De ta poésie, cher Rimbaud,
Et de cette toile blanrougebleue,
Symbole d'intelligence,
D'haleine profonde et de vie,
De gloire et d'indépendance,
D'amour et de paix, de poésie!